Catéchèses

Le semeur sortit pour répandre sa semence

« Le semeur sortit pour répandre sa semence ; et pendant qu’il semait, une partie tomba le long du chemin, et elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent. Une autre partie tomba sur la pierre, et, aussitôt levée, elle sécha, parce qu’elle n’avait pas d’humidité. Une autre partie tomba parmi les épines, et les épines croissant avec elle l’étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre, et ayant levé, elle donna du fruit au centuple. » Parlant ainsi, il disait à haute voix : « Que celui qui a des oreilles entende bien. » Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole : « A vous, leur dit-il, il a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu, tandis qu’aux autres, il est annoncé en paraboles, de sorte qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils ne comprennent point. Voici ce que signifie cette parabole : La semence, c’est la parole de Dieu. Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent la parole ; mais ensuite le démon vient, et l’enlève de leur cœur, de peur qu’ils ne croient et ne soient sauvés. Ceux en qui on sème sur la pierre, ce sont ceux qui, entendant la parole, la reçoivent avec joie ; mais ils n’ont point de racine : ils croient pour un temps, et ils succombent à l’heure de la tentation. Ce qui est tombé sur les épines, représente ceux qui, ayant entendu la parole, se laissent peu à peu étouffer par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ils n’arrivent point à maturité. Enfin, ce qui est tombé dans la bonne terre, représente ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur bon et excellent, la gardent, et portent du fruit par la constance. (Luc 8, 5-15)

Le péricope de l’évangile selon Saint Luc, du 21ème dimanche après la Pentecôte, expose la parabole du semeur ainsi que son explication. Étant donné que le Seigneur lui-même explique la parabole, à une première approche, il semblerait qu’il n’y ait rien à dire sur le sujet. Cependant, à une approche plus approfondie et compte-tenu des commentaires des Pères de l’Église, il y a des idées inspirées par ce texte qui peuvent apporter beaucoup de profit pour la vie spirituelle.

Une première remarque serait que le semeur est généreux avec sa semence qui est la parole de Dieu. Celle-ci est donnée à tous, non seulement à ceux avec un cœur bon, mais aussi à ceux qu’étouffent avec les soucis ou qui n’ont pas de racine ou qui se tiennent au long du chemin. Ce constat nous rappelle la parole que Dieu proclame par le prophète Isaïe et que le Seigneur Jésus, le véritable semeur, accomplit :

« Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y retournent pas, qu’elles n’aient abreuvé et fécondé la terre et qu’elles ne l’aient fait germer, qu’elles n’aient donné la semence au semeur, et le pain à celui qui mange ; ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, mais elle exécute ce que j’ai voulu, et accomplit ce pour quoi je l’ai envoyée. Car vous sortirez pleins de joie, et vous serez conduits en paix ; les montagnes et les collines, à votre vue, éclateront de joie, et tous les arbres de la campagne applaudiront. » (Isaïe 55, 10-12)

La deuxième remarque serait que la responsabilité de la fertilité appartient à l’homme, car le semeur fait son travail envers tous de la même manière. Avoir un bon cœur est un état que l’homme doit préparer, il ne va pas de soi. Il faut d’abord s’éloigner de la route, c’est-à-dire du malin, puis bêcher la terre afin que la semence puisse s’enraciner et, enfin, la protéger en permanence des épines qui l’étouffent.

Cette deuxième remarque explique la parole du Seigneur adressée aux apôtres, en citant le prophète Isaïe : « A vous, il a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu, tandis qu’aux autres, il est annoncé en paraboles, de sorte qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils ne comprennent point. » Il est clair que l’usage des paraboles n’a pas comme but d’aveugler ceux qui les écoutent afin de les condamner. Les paraboles sont adressées à tous, les Hommes étant les seuls responsables de leur réceptivité. La prophétie d’Isaïe citée par le Seigneur nous décrit les faits « en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils ne comprennent point » sans expliquer leur causes qui sont données dans la parabole du semeur. Le vrai but des des paraboles est de nous faire entrevoir et participer aux pensées de Dieu qui ne sont pas les nôtres : « Car mes conseils ne sont pas comme vos conseils, ni mes voies comme vos voies, dit le Seigneur. Mais autant le ciel est loin de la terre, autant ma voie est loin de vos voies, et vos pensées, loin de ma pensée. » (Isaïe 55, 8-9).

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